La voix de mon SNEP

Le SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique) vient de lancer un site Internet pour dialoguer avec nous.
Oui, ami internaute qui aime les peutates et la musique, le SNEP est désireux de recueillir tes impressions et t’en donne les moyens.

Je suis ému et deviendrait presque emo en lisant ces lignes (qui je l’espère sont sous Creative Commons puisque je reprends intégralement) ce que vous trouverez sur la home page de faceface.fr :

« Face/Face est un espace de discussion ouvert par le SNEP (Syndicat National de l’Edition Phonographique) pour que les internautes et ceux qui travaillent et vivent de la musique puissent débattre ensemble de la musique dans la société numérique. Face/Face est un lieu de débat où chacun est libre de faire valoir ses arguments, avec force et conviction mais sans haine, sans violence, sans règlement de compte. La musique, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est en danger et son avenir est menacé. »

Cette initiative est louable de la part du syndicat des majors du disque, cependant je m’en vais vous faire part de quelques remarques en vrac :

  • Représentativité et capacité du SNEP à parler d’une même voix : en son sein même, les différents adhérents du SNEP ne sont pas tous d’accord sur la marche à suivre : Cf. par ex. la position d’EMI sur les DRM. Je suis par conséquent dubitatif sur les propositions qui naitront de cette vaste consultation
  • Techniquement : un site en flash ; c’est bien mais ce n’est pas l’outil auquel on s’attendrait ; pas d’URL directe, enfin si le forum (mais c’est moi qui vous la donne!)
  • Administrativement : le forum en question ne semble pas être véritablement modéré à ce jour. J’entends ici avec le terme « modéré » non pas, censuré mais suivi, orienté par des intervenants des 2 bords qui pourraient faire rebondir la conversation de manière à l’alimenter. Ainsi on trouve dores et déjà pléthore de cas particuliers exposés qui ne servent pas la débat de fond.
  • Thématiques du forum : 4 grandes thématiques sont proposées aux internautes.

Sincèrement je ne vais pas m’attarder sur ce simulacre marketing.

Quel crédit accorder à un syndicat qui soutient sur son site que les ventes d’albums progressent grâce aux FNAC et consorts ? Qui ignore le poids sans cesse grandissant d’autres alternatives et modèles économiques : où parle-t-on de musique libre, où sont envisagées d’autres modes de distribution ? quand parle-t-on de nouveaux modes de répartition des droits ? A quel moment aperçoit-on que l’industrie musicale et sa filière sont prêtes à remettre en cause leur modèle économique ?
Pour l’instant nulle part.

Vous l’avez compris, pour moi cet avatar de marketing par la demande sent la naphatline.

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