Cocotte Minute – Chronique du 4 Février 2007
Ray Lema
Monsieur musiques du monde, Ray Lema, grand pianiste, reconnaissable à sa voix (qui me rappelle celle des conteurs), revient après 7 ans d’absence.
Ce grand monsieur a toujours su faire éclater les barrières : après ses collaborations avec Higelin et Bashung, attiré par le classique, il mène une première expérience avec les voix bulgares (Bulgarian Voices, 1994), puis en tant que compositeur, il écrit une symphonie avec un orchestre de chambre suédois (Rêve des gazelles, 1998).
Il poursuit avec un album solo (Green light, 1996) très épuré et magnifique et termine avec Safi un album avec les marocains Tyour gnawa (2000). Il nous revient aujourd’hui en trio avec le bassiste Etienne Mbappe (cf. plus haut) et le batteur Francis Lassus avec l’album « Paradoxe » sur le label Laborie, un album sortit le 22 février dernier.
- Extrait diffusé : Paradoxe du nom de l’album Paradoxe où l’on entend autant ces influences jazz que sa culture zaïroise. Superbe. D’autres extraits sur le Ray Lema MySpace.
- Agenda concerts
- MàJ : Entretien avec Ray Lema chez Vibrations.
Ethiopiques Vol.13
On reste en Afrique et plus précisément en Ethiopie avec l’incontournable collection Ethiopiques ; on a beaucoup entendu le vol. 4 (Ethio Jazz) rendu célèbre grâce au film de Jim Jarmush Broken flowers. Aujourd’hui je vous parle d’Ethiopian Groove, Ethiopiques vol.13.
De 1960 à 1974 l’Éthiopie connue ses années folles, s’évadant du répertoire militaire, les fanfares se sont mises à cuivrer les musiques traditionnelles, ce qui va donner naissance à la musique moderne influencée par divers courants (américain notamment avec le jazz, la country, le blues…)
Ce qui a fait la réputation de ces fanfares c’est la qualité de leur section cuivre. C’est avec ces groupes que les premiers chanteurs débutent.
En 1974 les militaires renversent le pouvoir de Hailé Selassié, arrive l’heure de la censure, du couvre-feu et de l’exil pour les chanteurs. Sur ce volume 13 (Ethiopian Groove) l’enregistrement a lieu dans un club avec un micro pour le chanteur et un autre pour le groupe, bien sur pas de mixage ni de studios qui avaient été fermés par les militaires ; les groupes se produisaient en début de soirée à cause du couvre feu.
- Extrait diffusé : Wallias Band, un des premiers groupes indépendants. Ce morceau date de 1977. (Ethiopiques vol. 13 « Ethiopian Groove », Buda records)
17 Hippies
Nous changeons de continent pour arriver en Europe et plus précisément à Berlin avec les 17 Hippies, groupe berlinois composé de violons, d’accordéons, de cuivres, de banjos , de cornemuses, de tout ce qui peut donner un air de fête.
Le groupe composé de musiciens professionnels et amateurs est né il y a 12 ans et leur répertoire n’est rien d’autre qu’un hymne à la fête, cela va de la musique klezmer au conjunto mexicain en passant par les bourrées auvergnates.
Malgré leur renommée , ils continuent d’offrir leur musique dans les maisons de retraites, les parcs, dans les rues (pendant la fête de la musique). Ce groupe détient un record de 17 concerts en 24 heures et en 4 ans les 17 hippies ont donné plus de 500 concerts. C’est un groupe généreux pour qui donner de la joie est le seul credo.
- Extrait diffusé : Mad Bad Cat (SIRBA – Buda music, 2002)
- Agenda concerts – Lyon
Songs of Innoncence
Pour terminer, je voudrais faire un petit clin d’œil aux enfants, aux kids, niños, à travers l’album « Songs of Innoncence » réalisé par Hugues de Courson que l’on connaît déjà à travers les albums Lambarena : Bach to Africa et Mozart l’égyptien.
Après s’être confronté à la musique classique, il décide de relever un challenge en essayant de faire chanter, ensemble, des enfants de différents endroits du monde. Il ne voulait pas que ces enfants fassent partie d’une chorale, il cherchait des voix non travaillées, des enfants qui chantaient naturellement par joie ou par jeux.
On retrouve cette spontanéité dans cet album avec le morceau d’une petite gitane espagnole qui chante Toma Ke Toma, on ressent l’énergie, la spontanéité et la puissance. La rencontre en studio d’enfants de milieux et de cultures différents a dû être magique.
Les enfants sont, sur certains morceaux accompagnés par l’orchestre symphonique de Sofia et par différents instruments des différents pays dans lesquels les chansons qui composent cet album ont été enregistrés (j’aurais voulu voir ça).
- Extrait diffusé : Toma Ke Toma (Songs of innocence – Virgin classics, 1999)
Chroniques Cocotte – Fév. 2007