En 2003, une poignée de passionnés – par essence déraisonnables, Jean-Marc Mougeot en tête – se lancent un défi : installer Lyon sur la cartographie hip hop worldwide en créant l’Original Festival, agglomérat one-love de rap, breakdance, graffiti et party débridées.
Au même moment, Oxmo Puccino est au creux de la vague : « en 2003, j’étais armé de trop peu de convictions, je venais de sortir mon album Le Cactus de Sibérie et j’entrais dans une phase de reconstruction, un tunnel », se souvient-il. Ox’ ne se sent porté que « par quelques fans et d’amis ». L’Original se fait un devoir de booker le Black Mafiosi.
Dix ans plus tard, L’Original fête son anniversaire en grandes pompes et Oxmo, « bien dans sa peau et dans son temps » fait trôner dans son studio sa Victoire de la Musique glanée lors de la dernière édition. « L’Original ? C’est un rêve qui se réalise. Il faut voir l’engouement populaire lors du streetday ». Le parrain (ou godfather) de l’édition 2008 du festival constate « qu’il y a 15 ans, créer ce genre de festival était impensable car le rap français n’était pas assimilé à une vraie musique, malgré ses millions de fans, et ce, pour des questions sociales ».
2003 n’avait pas non plutôt une année faste pour Disiz ex-la Peste.
Suite à son immense succès (J’pète les plombs) embrayé par un ratage commercial (Jeux de société), le natif d’Evry se sentait il y a dix ans « encore adolescent et instrumentalisé ».
Une décennie plus tard, Disiz renaît par l’underground (par l’entremise du projet house-rap Rouge à Lèvres et son avatar rock Peter Punk), en a profité pour sortir deux libres (Les derniers de la rue Ponty et René), est devenu Extra-Lucide (titre de son enjôleur et bien senti dernier album).
« Aujourd’hui, je me sens détaché, lucide, confiant, à l’aise. Positif mais jamais béat ».
Les trentenaires c’est bien sympa et la nouvelle génération dans tout ça ?
Rappeur en verve et en plein ramdam, Némir est un féru de l’Original – avant même d’avoir envisagé de faire du rap game son job à plein-temps.
« Dès 2006, je montais exprès de Perpignan pour aller flyer dans les rues de Lyon pour L’Original. Tout ça pour avoir des places gratuites ». Deux éditions plus tard, il remporte haut la main (hands up) le tremplin Buzz Booster. Depuis, Nem’s joue à Lyon tous les ans.
Début 2013, Némir a sorti un premier album prometteur, Ailleurs, et a squatté pendant une semaine les ondes de la radio première sur le rap.
Coïncidence ?
Je ne crois pas.
Big up to the Original festival. Gros haut au festival l’Original.
28 mars > 1 avril 2013 | Lyon | Programmation – Twitter – Facebook
De notre côté nous remercions Antoine Allegre d’avoir accepté de présenter le festival : ce music & people lover exerce son métier de journaliste au sein de l’agence de presse Objectif Une. Et plus particulièrement A Nous Lyon.
Nous vous recommandons aussi ses lignes dans le bouquin des 10 ans de Nuits sonores.