Build a Nation de Bad Brains en Exclu!!

Comme ne le laissait pas pressentir le dernier post sur Bad Brains, nous avons réussi à obtenir une copie de Build a Nation.
Les réseaux de la Nation Punky Reggae ont agi de Marseille à Paris pour que cette fête de la musique 2007 groove hardcore.

Build a Nation s’il est le premier album de Bad Brains depuis 12 ans marque surtout le retour de la formation mythique, à savoir :
H.R. (chant), Dr. Know (guitare), Darryl Jenifer (guitare basse), Earl Hudson (percussions).
Autant le dire immédiatement Bad Brains are still Sailin’ on.

Dès la première écoute de Build a Nation, en fait dès le premier riff de guitare de Give thanks and praises qui ouvre l’album, cela ne fait aucun doute. 30 ans maintenant que les mauvais cerveaux ont posé leur premiers riffs ensemble. L’éclair de pure énergie qui frappait la maison blanche sur The ROIR cassette ne s’est pas éteint entre temps.

La production de Adam Yauch est un cadeau, une offrande aux Brains ; leur son saturé garde une crade modernité analogique qui envoie un énorme T.T.C.I.* en pleine face d’un paquet de groupes hardcore numérique. On entend chaque note de ce hardcore qui groove séveremment.
Les morceaux reggae bénéficient d’un régime de faveur, travaillés avec les moyens d’aujourd’hui. Sur leurs premiers opus on sentait que Bad Brains enregistrait du reggae comme du punk. Ce qui avait un charme certain je vous l’accorde !

H.R. La voix du chanteur ne possède plus tout à fait son extatisme de jeunesse. Il n’en demeure pas moins que son chant reste un feulement activiste révolté qui plane au-dessus de la mêlée ou vient cogner en plein buffet.
Dr Know a gardé sur sa 6 cordes cette attaque imparable et ses riffs inoubliables font encore école.
Earl Hudson cogne toujours aussi fort sur sa batterie tout en occupant les interstices rythmiques.
Darryl Jenifer est toujours aussi fascinant. Sa basse et ses lignes sont encore des modèles d’économie au service du groove. La paire qu’ils forment avec Earl Hudson a gardé le secret de ses breaks ravageurs.

Musicalement, Build a Nation conserve une tension continue sur les 14 titres. Une énergie est intemporelle ; le son des Brains s’impose avec la maturité des pères et l’autorité des pairs. La ligne tracée depuis les début s’impose aujourd’hui naturellement. On aurait pu dire reconnaissance mais il n’en est rien. Leur style demeure définitivement inimitable, les pionniers de la synthèse entre le groove afro américaine et le hardcore white thrash.
Si un morceau ou deux renvoient immédiatement à un sentiment de déjà entendu, (Universal Peace rappelle immanquablement Sailin’ On) ce n’est pas un album nostalgique. Ceux qui connaissent déjà, fans ou pas, ne s’ennuieront pas.
Même H.R. parfois victime de son blues poisseux (je vous renvoie vers les albums de Human Rights ; un extrait d’illustration) demeure sobre. Sur Natty Dreadlocks ‘Pon the Mountain (en extrait) Throat s’amuse, son flow est une leçon qui oscille entre U-Roy et… Ras Hailu Gabriel Joseph I.

Ne doutons pas que le Beastie Boy producteur aura aussi su faire et dire ce qu’il faut ; en vérité Adam Yauch mérite un hommage appuyé pour avoir rendu cet album possible.
Les Brains ne lâchent rien pour que règne la PMA, comprenez la Positive Mental Attitude.
Oui c’est bien d’attitude qu’il s’agit. Celle de ces cerveaux auto proclamés bad a une âme, pure.
On ne peut la capturer mais elle est gravée sur Cd et en vynil.
Pour finir Bad Brains nous gratifie de quelques mots en français. Je vous laisse chercher.

Extraits de Build a Nation – Megaforce Records 2007

• Bad Brains, Jah People Make the World Go Round
• Bad Brains, Send You No Flowers
• Human Rights, Dancing Souls (Charge – SST Records 1990)

D’autres extraits chez CrashPryor
Des photos
* T.T.C.I. aka Tu Te Calmes Immédiatement.