Je ne vais au cinéma que très rarement alors que chaque fois que je sors d’une salle obscure, il me faut quelques minutes pour revenir à la réalité. Ces courts instants sont un vrai bonheur qui commence en passant en position debout, juste après avoir franchi le sas de la salle pour emprunter un bout de couloir qui mène à la sortie. Une sortie de cinéma n’a rien à voir avec une entrée de cinéma, c’est tout le contraire.
J’adore ça ; l’entrée racolle alors que la sortie se trouve dans une petite rue, un peu sombre, avec une ampoule de réverbère qui vascille et tente d’éclairer vos pas. Ce sont aussi ces moments silencieux simplement rythmés par le grincement d’une porte un peu lourde que l’on retient pour celle ou celui qui vous suit. Ensuite viennent les crissements des ongles dans les sacs qui cherchent un trousseau de clefs, un paquet de clops.
Une fois définitivement dehors viennent les premiers commentaires, entrecoupés par le sifflement de la fumée que l’on recrache.
Après Enfermés dehors, ce temps de silence est nécessaire. Albert Dupontel cogne dur avec son dernier film.
Enfermés dehors laisse groggy. Soit en raison d’un montage ultra dynamique (nombre de plans ?) au service d’une histoire fêlée ; soit parce cette histoire est celle de fêlés qui ont du corps et besoin des autres malgré les erraflures de la vie.
Ce film n’est pas juste une comédie urbaine comme on peut le lire. Non, A. Dupontel livre un film abouti qui allie le fond et la forme sans concession dans un sens ou l’autre.
Dupontel offre un film difficile à résumer (quel intérêt d’ailleurs ?), à l’opposé du manichéisme ambiant et résolument moderne.
Comme A. Dupontel, ce film est à la fois et dans le désordre :
- drole et triste
- débonnaire et mesuré
- rassurant et dérangeant
- un conte rêveur et terriblement terre à terre
C’est tout cela qui me fait dire que Dupontel est un Peter Pan contemporain.
Pour vous auto convaincre, jetez donc un oeil sur le blog d’Albert Dupontel.
un comte rêveur et terriblement terre à terre semble bien résumer ce film et sur le site du film i l y a un jeu utile au profit de l’armée du salut
C’est marrant, je revois toute cette description quand j’étais sortie du ciné après avoir vu Matrix, c’était surnaturel ! :p
Sinon, j’ai pas vu le dernier de Dupontel mais j’aime bien ce qu’il fait, surtout en one man show ! 😀
Dollykazoo : oui j’ai vu le jeu pour l’Armée du Salut, je sais pas vraiment pourquoi mais il y a un côté qui me gêne la dedans ; ptêtre à cause du côté viral.
Nico nss : Si t’aimes sur scène tu devrais pas être déçu par ce film